(14 et 15 mars 2024)
Le Bureau du commissaire aux langues autochtones (le Bureau) a tenu le premier de nombreux rassemblements régionaux axés sur la revitalisation et la préservation des langues des Métis. L’objectif de cet événement était d’aller à la rencontre d’aînés, de jeunes, de gardiens des langues, d’experts et de locuteurs pour soutenir leur vision unique visant à se réapproprier, à revitaliser, à maintenir et à renforcer leurs langues. Tenu sur le territoire des Métis de la rivière Rouge et du traité no 1 (Winnipeg, MB), l’événement a réuni près de 100 participants qui ont discuté des programmes d’immersion linguistique métis, de financement, d’identité et du point de vue des jeunes sur la revitalisation des langues.
Le maître de cérémonie a présenté les jeunes violonistes de Kinew qui ont diverti les participants à leur arrivée. La soirée de célébrations a débuté par une prière d’ouverture en michif formulée par un aîné métis connu. Le commissaire aux langues autochtones, Ronald Ignace, et la directrice Georgina Liberty ont prononcé le mot d’ouverture.
Après le repas, diverses performances ont eu lieu : des chants en michif, du violon par un duo mère-fils et de la danse par le groupe Kinew Youth Dancers. Chacun de ces artistes contribue activement aux efforts déployés pour garder les traditions vivantes en pratiquant ces formes d’art. La première journée s’est conclue par ces performances.
Le matin suivant, la directrice Liberty a accueilli les participants et un aîné métis a prononcé la prière d’ouverture. Le maître de cérémonie a survolé le programme du jour et a présenté le commissaire Ignace, qui a insisté sur l’importance des langues autochtones, du rôle et des priorités du Bureau et de la nécessité de disposer d’un financement d’envergure pour appuyer la revendication, la revitalisation, le renforcement et la préservation des langues autochtones.
La première discussion de groupe était axée sur les programmes d’immersion linguistique et chaque panéliste a souligné les bienfaits de cette méthode d’apprentissage. Ils ont encouragé le fait d’accepter le silence associé à la revendication d’une langue et de laisser aux apprenants le temps de réfléchir et de s’exprimer tout au long de leurs apprentissages. On a rappelé aux enseignants de faire preuve de compassion envers eux-mêmes, compte tenu des attentes élevées à leur égard et de la pression à laquelle ils sont confrontés. Les panélistes ont mis l’accent sur les aspects positifs associés à l’immersion, en particulier dans les programmes d’apprentissage maître-apprenti, car ils ont été témoins de la guérison qui peut en découler dans les familles, dans les relations et chez l’apprenant lui-même.
Ensuite, des séances de discussion en sous-groupes ont permis de relever des idées sur quatre sujets : le modèle de financement, les programmes novateurs, l’identité et l’intelligence artificielle générative.
À l’heure du lunch, Daniel Brant, Ph. D., a fait une présentation sur les langues autochtones et l’adéquation du financement. Il a mis l’accent sur la nécessité d’obtenir un financement substantiel, et de célébrer et d’élever les langues autochtones, en reconnaissant la portée considérable de l’apprentissage des langues. Il a cité Mme Lorna Williams, Ph. D. : « vous n’apprenez pas un mot, vous apprenez un monde ».
Après la pause-repas, une autre discussion de groupe a eu lieu au sujet des perspectives des jeunes quant à la revitalisation du michif. Les panélistes ont parlé de leurs parcours uniques, de l’importance de la collaboration et de la patience, et du fait de garder le sourire et de trouver son plaisir même lorsque l’on rencontre de nombreux défis durant l’apprentissage d’une langue.
The gathering ended with a theatrical performance of Minoosh Doo-Kapeeshiw (Cat Goes Camping).
La journée s’est terminée par une pièce de théâtre, Minoosh Doo-Kapeeshiw (un chat en camping).
Au moment de conclure, la plupart des aînés, des gardiens de la langue et des enseignants ont convenu qu’un financement à long terme est essentiel pour assurer le succès des programmes d’immersion. Un financement adéquat garantit que les enseignants disposent des outils et du soutien adéquats pour élargir et préserver ces programmes linguistiques cruciaux. Bien que le financement demeure une préoccupation importante, un autre défi de taille existe, soit d’alimenter un bassin d’adultes motivés qui parlent couramment les langues et qui sont passionnés à l’égard de la transmission linguistique et de la poursuite des travaux considérables entamés par les aînés.
Il apparaît évident que les personnes qui sont profondément investies quant à la revitalisation et à la protection du michif ont des idées qui aideront à façonner l’avenir et les initiatives du Bureau.