Le Bureau a organisé un rassemblement consacré à la revitalisation des langues des Premières Nations et des Métis à Edmonton, en Alberta. L’objectif de cet événement était d’aller à la rencontre d’aînés, de jeunes, de gardiens des langues, d’experts et de locuteurs pour soutenir leur vision unique sur la réappropriation, la revitalisation, la préservation et le renforcement de leurs langues.
Le rassemblement s’est tenu sur le territoire du traité no 6 et au sein des terres des Métis. Une centaine de participants ont discuté d’immersion linguistique chez les Premières Nations et les Métis, de programmation, de financement, d’identité, d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), ainsi que de la revitalisation des langues vue par les jeunes. Cette réunion visait également à créer un environnement dans lequel les participants pourraient parler ouvertement des défis, des obstacles et des pratiques les plus prometteuses dans leurs domaines respectifs.
Nous avons profité de la présence de l’aîné Rick Lightning, un défenseur de longue date des langues autochtones, qui a prononcé la prière d’ouverture au Delta Hotels Edmonton South Conference Centre. Du même souffle, l’aîné Lightning nous a fait part de sa vision d’un avenir où les langues autochtones sont vivantes et prospères. Ensuite, le commissaire aux langues autochtones Robert Ignace, premier nommé à ce titre au Canada, a livré un discours d’ouverture, partageant avec l’auditoire son histoire personnelle de lutte pour la survie les langues autochtones. Il a également profité de la tribune pour parler de son mandat et des principales activités du Bureau.
Durant la soirée, nous avons eu droit à de solides performances du Eagle Drum Group, accompagné des chanteurs et danseurs de Maskwacis, ainsi que de Alex Kusturok, Donny Lhirondelle et Robert Genaille, qui ont épaté la galerie en jouant le violon à la manière des Métis. Ces performances artistiques illustrent bien les liens inhérents qui existent entre la danse, la musique, la langue et la transmission des savoirs. Accueillante et énergique, la soirée a donné le ton à ce rassemblement linguistique.
Le lendemain matin, les participants ont été accueillis par le gardien du savoir métis, Daniel Cardinal, qui a prononcé une prière d’ouverture. Plus tard, Daniel Brant, Ph. D., a dressé un portrait fort instructif des langues autochtones au Canada, en mettant l’accent sur les pratiques prometteuses et les défis liés au financement des programmes et aux initiatives linguistiques. Les niveaux de financement très insuffisants et inadéquats pour les langues autochtones ont également constitué un autre sujet d’intérêt majeur.
Au cours d’une discussion animée, des jeunes inspirés ont fait part de leur expérience en matière de revitalisation linguistique. Ils ont expliqué comment ils parlent leurs langues et la défendent dans différents contextes, que ce soit au sein de leurs communautés ou en
milieux urbains. Grâce à l’apprentissage personnel, aux forums en ligne, aux programmes d’immersion sur le terrain et aux cérémonies culturelles, cette nouvelle génération de locuteurs passionnés fait parler d’elle.
Leurs histoires soulignent le rôle vital des jeunes dans la préservation des langues autochtones. Avec un mélange d’espoir et d’urgence, ils soulignent la nécessité d’agir immédiatement pour maintenir leurs langues vivantes et florissantes : « Nous devons absolument être proactifs pour conserver nos langues maternelles et profiter des locuteurs autochtones qui sont encore parmi nous. Nous devons garder espoir, mais en même temps, si nous ne sommes pas prudents et si nous n’agissons pas rapidement, cet espoir risque de s’évanouir », a déclaré un jeune.
Shingai Manjengwa, experte en science des données et fondatrice de Fireside Analytics Inc. a fait une présentation sur le rôle potentiel de l’IA dans la revitalisation des langues autochtones. Il a été question de la nécessité pour les Premières Nations et les Métis de participer à son évolution, du potentiel de l’IA pour accroître la productivité et de l’importance des perspectives autochtones dans l’élaboration, l’essai et l’évaluation des modèles. Madame Manjengwa a indiqué que si l’IA peut être un outil de soutien, « ce sont les peuples autochtones qui doivent conserver l’esprit du travail ».
Ce rassemblement a constitué une nouvelle étape vers la compréhension et la prise en compte des besoins, des défis et des occasions liés aux initiatives linguistiques menées par les Premières Nations et les Métis. Ce fut l’occasion de souligner la résilience et le dévouement de ceux qui travaillent à la préservation et à la revitalisation des langues autochtones, en favorisant un environnement de confiance, de réciprocité et d’interconnexion.