Rassemblement linguistique des Premières Nations et des Métis à Vancouver, C.-B.

La célébration suscite l’espoir et l’unité

16 et 17 octobre 2024

Le Bureau du commissaire aux langues autochtones (le Bureau) a organisé un formidable rassemblement de deux jours axé sur les langues des Premières Nations et des Métis. S’appuyant sur des rencontres précédentes, cet événement a favorisé la collaboration entre les défenseurs des langues autochtones. L’objectif premier était de soutenir les visions uniques des aînés, des jeunes, des gardiens de la langue et des experts pour se réapproprier, revitaliser, maintenir et renforcer leurs langues.

L’aîné Larry Grant a ouvert l’événement en exprimant sa gratitude à l’égard du territoire traditionnel xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), soulignant l’importance de travailler ensemble pour rétablir le respect envers les peuples autochtones dans ce qui est aujourd’hui appelé le Canada. Le discours du commissaire Ignace a mis en lumière son parcours personnel, la création du Bureau et son mandat. Il a évoqué les efforts déployés par le Bureau, soulignant l’importance de soutenir les programmes de formation des enseignants spécialisés en matière d’apprentissage des langues et d’immersion linguistique.

Marquée par une incroyable performance de George Leach, de la nation Sta’atl’imx, la soirée fut une célébration de la langue, de la culture et de l’esprit communautaire. Sa voix puissante et son message fort ont rassemblé les participants, créant une atmosphère empreinte de fierté autochtone.

Au cours de la deuxième journée, les directrices Joan Greyeyes et Georgina Liberty ont évoqué leur propre parcours linguistique. La directrice Greyeyes a décrit sa motivation comme « une constellation de nombreux moments tout au long de sa vie ». De son côté, la directrice Liberty a reconnu les défis liés à l’apprentissage des langues, déclarant : « revitaliser, préserver et utiliser notre langue n’est pas facile, mais cela vaut la peine de fournir tous ces efforts ». Elle a également souligné le rôle important des générations futures, en déclarant : « Nos jeunes sont notre avenir. »

Le discours de Daniel Brant, Ph. D., a porté sur l’adéquation du financement, soulignant les efforts louables des personnes qui gèrent des programmes linguistiques. Il a fait valoir l’importance d’un financement plus spécifique, déclarant que « davantage de fonds sont nécessaires pour le soutien des programmes d’immersion destinés aux jeunes et aux adultes », compte tenu du déclin rapide du nombre de locuteurs de la langue maternelle et du faible nombre de locuteurs de la langue seconde

Les discussions de groupe ont permis de dégager plusieurs thèmes clés :

  • L’apprentissage des langues en immersion et en mode interactif favorise un sentiment d’appartenance et de fierté aux peuples autochtones.
  • Mettre l’accent sur le bien-être mental, spirituel et physique favorise l’apprentissage et la croissance.
  • Encourager l’utilisation d’autres canaux immersifs, tels que la musique et les médias, offre différents moyens d’apprendre une langue.
  • Les locuteurs passifs ou réticents ont besoin d’un soutien supplémentaire, et les aînés doivent être au cœur de l’apprentissage dans un environnement immersif.
  • L’apprentissage et l’enseignement des langues doivent être encouragés et faire partie du modèle économique en tant qu’options de carrière viables.

Au cours de la table ronde réunissant des jeunes, les participants ont souligné le rôle essentiel des aînés dans la préservation des langues et le besoin urgent d’un financement durable. Ils ont souligné que « les aînés qui prodiguent des enseignements culturels et linguistiques devraient être autant valorisés que les titulaires d’un doctorat », reconnaissant ainsi l’influence considérable de leurs connaissances et de leur rôle. Le fait d’entendre des aînés parler régulièrement leur langue aide les jeunes à mieux l’assimiler et à prononcer les mots correctement, garantissant ainsi qu’elle reste vivante et florissante.

Ross Pambrun, expert métis en intelligence artificielle, a discuté des possibilités offertes par l’IA en matière de préservation des langues, soulignant l’importance de la transparence et de la participation des peuples autochtones afin d’éviter de perpétuer les inégalités et la discrimination véhiculées par l’IA.

Suzanne Gessner, Ph. D., et Thea Harris, du First Peoples’ Cultural Council, ont présenté leurs programmes de revitalisation linguistique, qui soutiennent plus de 95 dialectes et 36 langues en Colombie-Britannique. Ils ont souligné la nécessité d’accorder des subventions pluriannuelles basées sur des plans, et d’offrir des ateliers de formation régionaux et des programmes d’apprentissage en ligne.

Le discours de Lorna Williams, Ph. D., traitant de la planification stratégique pour les langues autochtones, a fourni des cadres précieux pour garantir que la planification soit en accord avec les modes de connaissance et d’existence autochtones, y compris les liens avec les ancêtres et le monde spirituel.

La rencontre s’est clôturée avec une énergie et un engagement renouvelés chez les participants, unis plus que jamais dans leur désir de se réapproprier, de revitaliser, de maintenir et de renforcer les langues des Premières Nations et des Métis.