Le Commissariat tient un événement parallèle sur les données relatives aux langues autochtones dans le cadre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones
Avril 2025 – New York (New York)
Le Bureau du commissaire aux langues autochtones (le Bureau) a eu l’honneur d’organiser conjointement un important dialogue sur les meilleures pratiques en matière d’évaluation et de suivi de la santé des langues autochtones dans le monde. Dans le cadre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, un événement parallèle sur les données relatives aux langues autochtones a été organisé en collaboration avec la Commission canadienne pour l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (CCUNESCO), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le gouvernement norvégien, avec la participation de Statistique Canada.
Le Bureau et ses partenaires ont réuni des dirigeants autochtones, des experts en données et des représentants gouvernementaux pour discuter des défis cruciaux et des pratiques prometteuses en matière de collecte de données liées à la santé des langues autochtones. Les participants ont souligné le besoin urgent de méthodes de collecte de données précises et dynamiques qui respectent les contextes et les visions du monde autochtones. L’événement parallèle, qui a eu lieu avant l’examen de mi-parcours de la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032), devrait aider à préparer le terrain pour des cadres de suivi et d’évaluation améliorés donnant la priorité aux perspectives autochtones.
L’événement a débuté par un accueil chaleureux de la part de la directrice, Georgina Liberty, qui était la maîtresse de cérémonie pour la soirée. M. Wilton Littlechild a prononcé un discours d’ouverture puissant et émouvant; il a souligné l’urgence de prendre des mesures pour revitaliser les langues autochtones et il a parlé de la perte dévastatrice que subit une communauté lorsqu’elle perd son dernier locuteur.
M. Ronald E. Ignace, commissaire aux langues autochtones, a fait écho à ces sentiments dans son allocution d’ouverture, soulignant l’importance des objectifs de la Décennie internationale, les possibilités offertes par la Loi sur les langues autochtones du Canada, et le lien entre les langues, les nations, les cultures, les droits et les identités autochtones.
Mme Mariam Wallet Aboubakrine, ancien membre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, a animé la discussion. Anders Sønstebø, des Services de statistique de la Norvège, a parlé de l’importance de la loi sur les Samis, qui garantit le droit de
tous les enfants samis d’apprendre leur langue, où qu’ils vivent, dans toute la Norvège. Les autorités enregistrent les données relatives à l’enseignement de la langue samie pour les écoliers samis, dans le cadre des statistiques sur l’éducation. M. Sønstebø a parlé du fait qu’il y a de plus en plus d’étudiants apprenant le sami comme langue secondaire. Il ajoute que le manque d’enseignants est le principal obstacle au renforcement de la langue samie dans l’enseignement. Le recrutement d’enseignants est essentiel pour accroître le nombre de locuteurs de la langue samie. Il a fait part des défis liés à la collecte de données dans les pays nordiques en raison des préoccupations relatives à la vie privée, à la protection des données, à l’utilisation abusive des données sur les peuples autochtones et aux difficultés rencontrées pour quantifier la représentation des groupes autochtones. Le dernier recensement a eu lieu en 2000, ce qui a entraîné l’absence de statistiques officielles à jour sur le nombre de Samis, ainsi que sur la situation sociale, culturelle et économique de ces derniers.
Mme Mary Jane Norris, qui a effectué des recherches pour le compte du Commissariat, et Vivian O’Donnell, de Statistique Canada, ont fait une présentation conjointe sur les neuf rapports publiés en mars 2025.
Les rapports présentent une nouvelle analyse de 11 langues ou familles de langues autochtones au Canada, à partir des données du recensement de la population de 2021. Ces rapports permettent d’accéder à des données plus pertinentes, notamment sur la vitalité, l’acquisition et les tendances en matière d’utilisation des langues autochtones dans tout le pays, afin de soutenir les peuples autochtones dans leurs efforts de revitalisation linguistique.
Mme Norris a fait part d’observations pratiques sur les moyens d’évaluer la vitalité des langues, en déclarant que l’âge moyen de la population de langue maternelle est un indicateur de la transmission intergénérationnelle. Si la population de langue maternelle autochtone est assez jeune, cela signifie que les enfants continuent à acquérir une langue autochtone comme première langue. Mme Norris a également souligné l’importance de l’utilisation des langues autochtones à la maison, car la langue qui est la plus parlée à la maison est la plus susceptible de devenir la langue maternelle de la génération suivante.
Vivian O’Donnell a parlé du travail en collaboration avec le Commissariat en déclarant que la collaboration a été la clé du succès de ce projet. L’objectif a toujours été de mettre les données et l’information entre les mains des champions des langues autochtones qui font le travail.
Belkacem Lounes, coprésident du Groupe de travail mondial pour la Décennie des langues autochtones des Nations Unies, et membre du Réseau des peuples autochtones africains, a prononcé le mot de la fin, et a réitéré l’importance des approches éthiques et dirigées par les Autochtones en matière de données.
Les participants ont eu l’honneur d’entendre une belle prière chantée par l’Aîné métis Oliver Boulette pour clore l’événement en beauté.
Le Commissariat a invité les dirigeants autochtones et les champions des langues autochtones du monde entier à son prochain sommet mondial, ONDES 2025. Ce grand rassemblement sera l’occasion de poursuivre un dialogue important sur les données relatives aux langues autochtones et de faire progresser les objectifs de la Décennie internationale des langues autochtones.
La Décennie internationale a attiré l’attention du monde entier sur la nécessité urgente de protéger et de revitaliser les langues des peuples autochtones. L’efficacité des interventions repose sur des données de qualité. Nous savons que les langues autochtones sont menacées de disparition, mais il existe des lacunes importantes dans les connaissances dont nous avons besoin pour mobiliser des interventions efficaces. Nous avons besoin de données recueillies de manière éthique, qui reflètent fidèlement les contextes uniques des sociétés autochtones et l’importance des langues dans les cultures et les traditions autochtones.
– Ronald E. Ignace, commissaire aux langues autochtones